Arthur et les gens très pressés (Nathan)

Malgré ma vigilance sur ce point, je me rends encore compte régulièrement le soir qu’on vient de vivre une « journée tourbillon » : de celles qui nous font prendre mille directions à la fois et nous font passer à côté de la vraie vie. Et trop souvent, je me fais la réflexion que ce sont mes filles qui en ont été les premières victimes : départ précipité pour l’école, bisou dans le vent à la grille, reprise en courant à la garderie, marathon devoirs-piano-bain-repas-dents-pipi mené d’une main de maître, histoires du soir lues en accéléré pour chacune ait son compte… Bref, je suis sûre que vous voyez de quoi je veux parler. Cette horloge qui nous fait courir sans cesse, ce maudit temps qu’on voudrait pouvoir entièrement maîtriser et rentabiliser… Quelle course pour pas grand-chose parfois ! C’est quand je vois l’incompréhension voire le stress se refléter dans les yeux de mes puces que je comprends souvent qu’il est temps de se ressaisir, temps de prendre le temps pour ne pas passer à côté du bonheur. Car l’essentiel est parfois peu de choses : un câlin prolongé aussi longtemps qu’on en a envie, une demi-heure perdue à regarder un escargot faire son chemin ou à écouter des histoires pas possibles de brouilles entre filles à l’école…

Bref, la course contre le temps, c’est un thème qui me parle et j’étais donc tout à fait ravie de le voir traité par Nadine Brun-Cosme et Aurélie Guillerey, dont nous avons précédemment adoré le « Papa à grands pas » (décidément, les grandes enjambées des adultes semblent les inspirer !). Pucinette était impatiente aussi de le découvrir et n’a pas été déçue.

Dans cet ouvrage (édité par Nathan), Arthur (un prénom cher à notre cœur) s’entend dire tous les jours « Dépêche-toi ! Presse-toi ! Vite ! Allez ! » et regarde cette agitation qui se déroule autour de lui avec incrédulité. Il vient à peine de débuter une activité (manger, jouer, réfléchir, calculer…) qu’on lui ordonne de s’arrêter et de passer à autre chose. Les adultes qui l’entourent semblent s’être donné le mot pour courir encore et toujours plus. « Ainsi vont les journées d’Arthur avec des gens très très pressés »

Mais un matin, ô miracle, Arthur échappe à ce tourbillon sans issue, la faute à sa maman qui, trop pressée, finit même par l’oublier à la maison. Alors débute une grande et belle journée, une vraie journée, au cours de laquelle Arthur se délecter - non sans surprise - de tous les petits plaisirs auxquels il ne goûte jamais par manque de temps : lécher le petit tas de sucre et de chocolat au fond de son bol, observer la rue, les gens, les feuilles qui se balancent dans le vent et les nuages qui passent. Tout lui semble nouveau… et « délicieux ».

 Reçu en service de presse

Pucinette et moi avons beaucoup aimé ce titre. Impossible de ne pas s’y reconnaître, c’est un thème tellement actuel. On a beau valoriser la Slow-life dans les magazines, au quotidien, ralentir est un aujourd’hui véritable défi qui demande qu’on s’y arrête et qu’on y réfléchisse. Ce livre nous y invite. Les illustrations sont adorables, vives et parlantes, détaillées avec parcimonie. Je déplore toutefois une fin un peu simpliste, j’aurais aimé que l’auteur aille plus loin dans sa narration, nous laisse peut-être imaginer quel revirement les parents d’Arthur auraient pu effectuer suite à cette journée manquée avec leur fils et quels bienfaits Arthur en aurait retirés. Mais l’ensemble est déjà bon à savourer et s’impose comme une piqûre de rappel, notamment quand l’histoire du soir est trop vite expédiée…

Pour les 3 - 6 ans.

Dans vos librairies et sur Amazon.

Pour en savoir plus :

http://www.nathan.fr/catalogue/fiche-produit.asp?ean13=9782092580493

Ceci est ma 10ème participation au joli rendez-vous "Chut, les enfants lisent !" du blog de Yolina : http://www.devinequivientbloguer.fr

Comments

[Coccinelle]

Merci pour cette découverte. Tu nous as donné envie d'en découvrir plus !

[Noem family]

J'ai aussi ce livre et on l'aime beaucoup. On se retrouve tellement dans ce livre avec les journées qui passent toujours trop vite.

[Maman Lempicka]

Merci pour cette référence bien utile dans laquelle nous nous reconnaissons malheureusement tous, je crois!